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Writer's pictureRiver Champeimont

Je pars vivre au Canada !

Je sais que je n'ai pas écrit d'articles de blog depuis très longtemps, mais cette fois-ci, j'ai eu envie d'écrire pour raconter notre nouvelle aventure : je déménage avec ma femme au Canada dans quelques semaines ! Mais nous avions fait notre demande il y a plus de deux ans, alors que s'est-il passé ? Voici le récit de cette longue aventure pour obtenir notre résidence permanente canadienne.


Moi à Vancouver, Colombie-Britannique

Pourquoi déménager au Canada ?

Nous sommes allés au Canada pour la première fois en 2019 pour des vacances, et avons visité principalement le Québec (Montréal, la ville “Québec” et Trois-Rivières) mais nous sommes aussi allés à Ottawa et aux chutes du Niagara. Nous sommes également allés aux États-Unis plusieurs fois, et avons retrouvé au Canada certaines des choses que nous aimons aux États-Unis, notamment les grands espaces et les villes où il est facile de conduire. On adore les road trips comme vous l'avez peut-être deviné avec mon article sur notre road trip au Japon.


Mais tout ça sont des avantages pour les touristes, pourquoi voudrions-nous partir vivre au Canada ? Une partie de la réponse est que nous aspirons à une vie type « rêve américain » avec une maison dans un quartier agréable avec de la place pour garer nos voitures devant. Vous vous dites certainement que c'est juste comme les États-Unis dans ce cas ? Et en effet, il est vrai que beaucoup de choses que nous aimons au Canada se retrouvent aux États-Unis : l'esprit d'entreprise, l'amour de la liberté et la confiance dans le progrès technologique. Par exemple, j'ai écrit sur le fait que le Canada est dans le top 5 des surfaces cultivées en OGM et que l'Ontario (province canadienne) a aussi une forte industrie nucléaire, avec un fort taux de nucléaire comme la France.


Mais on sent que le Canada est encore « plus américain » à certains égards que les États-Unis eux-mêmes, dans le sens où ils réussissent mieux à être ce que les États-Unis aspirait à être :

  • Un havre de démocratie : le Canada est le 12ème pays le plus démocratique au monde selon le l’Indice de démocratie, avec un statut de « Démocratie pleine » (la meilleure catégorie). Il se classe devant les États-Unis (25ème position, "Démocratie imparfaite") et la France, notre pays d'origine (22ème, "Démocratie imparfaite").

  • Sur l’Indice de liberté économique 2022, il se classe 15ème dans la catégorie “Plutôt libre”, toujours au-dessus des États-Unis (25ème, “Plutôt libre” aussi) et bien devant la France (52ème, “Modérément libre”) qui est lourdement pénalisée dans ce classement en raison de ses dépenses publiques importantes.


Mais un énorme avantage par rapport aux États-Unis est, je pense, que le climat politique du Canada est bien meilleur. Ils n'ont pas atteint cette situation de division extrême entre deux factions politiques, et ils n'ont pas un tiers de la population qui pense que la dernière élection a été truquée. Grâce à ce bien meilleur contexte politique, le Canada est capable de faire des progrès et de corriger des choses qui ne fonctionnent pas au lieu d'être coincé dans des guerres partisanes comme les États-Unis. Deux exemples :

  • Ils ont un meilleur équilibre entre liberté et sécurité dans leurs lois sur les armes à feu (aux États-Unis, même des restrictions modérées sont fortement combattues avec succès par la NRA et bloquées par les républicains).

  • Ils ont un meilleur système d'assurance maladie, qui fonctionne plutôt comme un système européen, tout en bénéficiant de la technologie la plus avancée.

Notre candidature (fin 2019 – début 2020)

Nous avons décidé de demander directement la résidence permanente, car les statistiques montraient que le processus prenait en moyenne 6 mois. Nous voulions un peu de temps pour quitter nos emplois respectifs, et dans mon cas, une entreprise que j'avais co-fondée, ce qui comme vous pouvez l'imaginer est plus complexe que de quitter un travail classique. Nous avons commencé notre candidature fin 2019, et dans notre planning, nous étions censés déménager au Canada en 2020 (cela ne s'est pas déroulé comme prévu pour une raison que vous devinez probablement, voir plus loin).


Dans notre cas, nous avons fait une demande pour le Programme des travailleurs qualifiés (fédéral). C'est un programme qui permet d'immigrer au Canada à condition de démontrer que vous avez une expérience professionnelle et des qualifications suffisantes. C'est alors la somme des points que vous obtenez qui détermine si vous pouvez immigrer. Vous pouvez faire une demande commune pour venir avec votre partenaire et vos enfants. Dans ce cas, les points de votre partenaire, considéré comme personne à charge, seront inférieurs pour chaque section aux vôtres en tant que demandeur principal, et certains ne rapportent même aucun point. Connaissant cette particularité, nous nous sommes assurés que c'était moi (titulaire d'un doctorat et avec plus d'expérience professionnelle) qui était le candidat principal pour maximiser nos points.


Première étape : la sélection dans “Entrée express”

La candidature se déroule en deux étapes : vous remplissez d'abord des formulaires sur le site Web d'Entrée express et si tout se passe bien, vous serez sélectionné si vous avez un score suffisamment élevé. Cette partie est gratuite et ne vous oblige pas à envoyer de documents. Ensuite, si vous êtes sélectionné, vous êtes « invité à postuler » pour la vraie procédure.


Mais vous devez fournir votre niveau de langue en anglais et en français (de type "C1", "C2" etc.), donc la première étape est en fait de passer le test IETF pour l'anglais et le test "TEF Canada" pour le français. Parler anglais et français n'est pas obligatoire, il est parfaitement possible de candidater en parlant une seule des deux langues, mais parler les deux vous rapporte plus de points.


Les premiers mois pour nous ont donc essentiellement consisté à planifier et à passer ces tests, qui comportent à la fois une partie écrite et une partie orale. Nous avons obtenu un niveau C2 en français (sans surprise puisque c'est notre langue maternelle) et C1 en anglais.


Après avoir passé ces tests, nous avons postulé pour la sélection dans “Entrée express” et, après seulement une semaine, ils nous ont dit que nous avions assez de points et nous ont invités à postuler "pour de vrai", c'est-à-dire par le biais du programme fédéral des travailleurs qualifiés pour la résidence permanente.


Deuxième étape : demande de résidence permanente

À ce stade, vous allez devoir rassembler d'autres documents. Le plus difficile est de faire certifier votre diplôme et vous pourriez penser que puisque j'ai un doctorat c'est assez facile. Mais en réalité c'est plus compliqué : votre diplôme doit être certifié par un organisme officiellement reconnu par l'IRCC. De plus, vous ne pouvez pas envoyer vous-même les documents à l’organisme, vous devez convaincre votre université de les leur envoyer directement (pour éviter la falsification). Heureusement cela a été facile (merci au Bureau d'Accueil des Doctorants de Sorbonne Université). L’organisme détermine ensuite quel diplôme canadien est l'équivalent de votre diplôme original. Dans mon cas, mon doctorat en France correspond au Canada à… un doctorat (quelle surprise !).


Je suis d’abord passé par l’ICAS pour faire certifier mon diplôme, mais un ami m'a dit qu'ils étaient très lents. J'ai donc également fait le processus avec WES, ce qui signifie que j'ai payé deux fois le processus de certification (quelques centaines de dollars). Mais au final c'était un très bon conseil, car WES a certifié mon diplôme en 2 mois environ, alors qu'ICAS a mis 2 ans ! En fait ICAS m'a même envoyé mon certificat alors que j'avais déjà reçu ma confirmation de résidence permanente !


Au fait, si comme moi vous avez plusieurs diplômes, ne vous embêtez pas à tous les faire certifier, faites-le uniquement avec le plus élevé (je n'ai pas fait la démarche pour mon Master, ma Licence ou mon Baccalauréat)


Voici quelques autres documents que nous avons dû envoyer :

  • Une lettre de ma banque indiquant combien d’argent je possède

  • Un justificatif de casier judiciaire vierge (simple à obtenir en ligne en France)

  • Une liste de tous les pays où nous sommes allés et les dates des vols (c'est assez ennuyeux si vous aimez beaucoup voyager comme moi)


Ils ont fini par nous demander de venir dans un bureau pour donner nos empreintes digitales (c'était plutôt facile à faire).


Et voilà le COVID !

Le vrai problème est arrivé avec la pandémie en mars 2020. Les frontières ont été fermées et toutes les candidatures ont été bloquées.


A partir de ce moment-là, et ce jusqu'à la fin de 2021, rien ne s'est passé. Nous ne savions pas si c'était une question de mois ou d'années avant que la situation ne se débloque. J'ai retardé le départ de mon travail de quelques mois pour aider tout le monde avec la situation liée à la pandémie (et parce que je n'avais rien à faire de toute façon). Mais j'ai fini par quitter mon travail comme prévu, bien qu'environ 6 mois plus tard, car j'avais initialement annoncé mon départ la semaine avant que le gouvernement français ne décrète le confinement !


Et donc fin 2020, je n'avais plus rien à faire. Alors j’ai créé ce blog que vous êtes en train de lire ! Puis, en 2021, j'ai appris à utiliser un Arduino et j’ai créé des vidéos YouTube montrant mes projets.


Un nouvel espoir en septembre 2021

Après presque deux ans, nous n'avions toujours pas de nouvelle de notre candidature, mais l'espoir revenait, car la frontière canadienne venait d’être rouverte aux américains vaccinés, et quelques semaines plus tard elle était rouverte aux vaccinés du reste du monde. Nous avons alors immédiatement réservé un vol vers le Canada pour la semaine d'après !


Nous voulions surtout découvrir Vancouver et Toronto, alors nous avons pris un vol pour Vancouver et un vol retour depuis Toronto. Mais pour compliquer les choses, nous avons pris un vol interne vers Toronto depuis… Calgary ! Nous voulions en fait traverser les Rocheuses et avoir un aperçu de l'Alberta.


Ce que nous n'avions pas prévu, c'est la pénurie de voitures de location, qui nous a empêché de trouver une voiture pour les premiers jours. Par chance, nous avons fini par trouver une voiture (à un tarif très élevé) juste à temps pour pouvoir nous rendre en Alberta.


Notre trajet de Vancouver à Calgary

Ce fut un super voyage, et nous avons tous les deux beaucoup apprécié Vancouver et Toronto. Les deux villes étaient de très bonnes candidates pour y vivre, et nous avons finalement opté pour Toronto.


Après deux semaines nous étions de retour en France, mais nous avions plus que jamais envie de déménager au Canada ! Mais nous n'avions toujours aucune nouvelle concernant notre candidature. Serait-ce une question de semaines ou de mois ?


J'ai donc cherché un emploi, avec l'idée de travailler quelque part pendant 6 mois. À ce stade, j'avais peur de recevoir ma CRP quelques semaines à peine après avoir commencé à travailler.


J'ai trouvé une super startup franco-américaine qui s'appelle Upflow qui aide les entreprises à être payées à temps. Ce fut une expérience formidable. J'ai acquis de nouvelles compétences et rencontré des collègues formidables dont je me souviendrai toujours !


Avril 2022 : Victoire !

J'ai reçu un e-mail appelé "Prêt pour Visa", disant que l'IRCC était prêt à délivrer mon visa. Je n’avais plus qu'à envoyer quelques photos d'identité et c’était bon !


Quelques semaines plus tard, j'ai reçu le sacro-saint document : la CRP (Confirmation de résidence permanente), qui est essentiellement une feuille de papier tamponnée avec notre photo nous permettant de déménager au Canada.


À suivre…

Le jour où j’ai écrit cet article, une entreprise de déménagement est venue prendre nos affaires pour les expédier au Canada, et nous sommes actuellement dans les derniers préparatifs de départ. Restez à l'écoute pour nos prochaines aventures avec notre installation à Toronto !



Mini-FAQ

Combien ça coûte ?

La candidature nous a coûté 2 250 dollars canadiens, mais il n’est nécessaire de payer qu’après la première sélection. Les tests de langue, l'examen médical et la certification du diplôme coûtent aussi de l'argent, mais c'est toujours moins cher que la candidature proprement dite (au total moins de 1000 € je dirais).


Par contre, il est nécessaire de prouver qu’on possède suffisamment d’argent pour pouvoir vivre au Canada, dans notre cas l’équivalent de 16 570 dollars canadiens pour 2 personnes. Il faut avoir cette somme en moyenne sur les 6 derniers mois, il faut donc mettre de l’argent de côté en avance.


Pourquoi ne pas aller au Québec ?

Ce qui nous a surpris, c'est que la procédure fédérale d’immigration permet de s’installer n'importe où au Canada sauf au Québec (du moins en théorie, car une fois que vous êtes installé dans le pays, ils ne peuvent pas vous empêcher d'y déménager).


Nous avons donc fait en parallèle la procédure québécoise. Mais après 1 an, ils nous ont dit que notre candidature avait expiré. Notre candidature avait expiré parce qu'ils n’avaient rien fait, et non parce qu’ils attendaient quelque chose de nous. Mais ils nous ont dit que nous pouvions présenter une nouvelle demande. Alors nous l'avons fait. Elle a de nouveau expiré après 1 an… Nous avons donc refait une nouvelle demande, qui a de nouveau expiré... Et nous ne pouvions alors plus postuler car nos tests d'anglais et de français étaient maintenant trop anciens !


Pourquoi pas Vancouver ?

Il n'y a pas de raison évidente car Vancouver est une ville vraiment incroyable. L'une de ses raisons était que j'avais de la famille là-bas. Nous avons également pensé qu'avec notre famille toujours en France, il serait plus facile pour nous de communiquer et de voyager en France compte tenu de la relative proximité de Toronto avec l'Europe. Toronto est aussi moins "isolée" que Vancouver, c'est à quelques heures de Niagara Falls, d'Ottawa, du Québec, et même de New York si on a un long week-end devant nous !


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